Le hameau de Pinois

QR_Pinois.png.

AQUAVAYRANA :  Les chemins de l’eau.

.

Le hameau de Pinois

sa source, son lavoir, son bachat

Le hameau, habité depuis toujours par deux familles, possède une source, un lavoir, un bachat. De plus, chaque famille détient sa propre retenue d’eau en ciment construite plus récemment pour éviter l’inondation du chemin principal qui n’a été goudronné qu’en 1970.

.

DSCN2580.JPG

.

L’eau de la source surgit un peu au-dessus du hameau mais semble avoir été déviée car elle ne coule plus que très rarement en cas de longues périodes pluvieuses. Elle arrivait depuis toujours directement dans l’évier de la buanderie à l’intérieur de la maison au balcon extérieur. C’était un luxe pour cette famille qui n’avait pas besoin d’aller chercher l’eau. Pour abreuver les animaux, la source alimente aussi un joli bachat situé sur la place centrale du hameau.

.

Pinois_Puits.jpg  Pinois_Bacha.JPG

.

Le lavoir situé au fond de la place à 20 mètres sous la source, est un lavoir communal sous abri érigé en 1928, remanié en 1968 puis 1976 avec un banc de lavage en ciment. Pour réaliser ces constructions il fallait à l’époque remonter la chaux depuis St Pierre-De-Bœuf au moyen de vaches aux sabots ferrés.

Les deux voisines dont la mère de la propriétaire actuelle se retrouvaient au lavoir tous les lundis pour y battre, rincer et essorer à deux leur linge tout en discutant de tout. Ceci jusque dans les années soixante et l’installation de l’eau courante à domicile qui fit disparaître ce moment de convivialité. Exceptionnellement, un garde-genoux en bois (ou cabasson) dans lequel on s’agenouillait sur un coussin pour rincer le linge, est conservé dans le lavoir. Il témoigne de la pénibilité de ce travail qui maintenait une certaine solidarité entre ces familles plutôt isolées du hameau de Pinois.

.

DSCN2579.JPG    Pinois_Lavoir.JPG

.

L’eau passe enfin sous la maison puis sort en haut d’un champ d’où elle était déviée à l’époque alternativement suivant un droit d’eau entre plusieurs propriétaires dont le grand père de la propriétaire actuelle. L’un pouvait irriguer ainsi son champ tous les 2 jours, l’autre assécher son champ avant la moisson ou la fenaison. Et l’écoulement finissait sa course comme aujourd’hui dans le ruisseau Epervier ou Eparvier (= sorbier) anciennement appelé Sagne Morte (*) qui serpente dans le vallon.

 Comme c’était partout le cas alentours, le grand-père travaillait alors en équipe 3x8 dans une entreprise de la vallée comme Rhône-Poulenc, Charton, Centrale EDF,... ; ce qui lui laissait encore du temps pour l’entretien de la ferme. Tandis que la grand-mère s’occupait de l’exploitation de la ferme au quotidien : 3 vaches, 3 cochons, poules, fromages, potager, enfants, repas, couture et …la lessive ! Il faut dire qu’en ce temps-là les filles quittaient le plus souvent l’école à quatorze ans pour commencer à travailler.

*  Sagne Morte : du gaulois Sagna pour terrain marécageux.